Le capitalisme prépare sa succession

Sévèrement secoué, le capitalisme allait-il trouver en lui-même les capacités à se réformer ? Dès le début de la crise, la question a été soulevée et amplement débattue sur le blog de Paul Jorion. Et rien n’a été tranché en attendant de voir venir. Aujourd’hui, nous y voyons plus clair. Le système n’a pas choisi ce chemin, il a seulement fait semblant. Mais il est néanmoins parvenu à se stabiliser, puissamment aidé par les banques centrales qui l’assistent. Sa crise est restée chronique.

Les bonnes idées ne meurent pas, elles sommeillent quelquefois

Tout a commencé lorsque, en guise de régulation sur le thème « plus jamais ça », les régulateurs des deux côtés de l’Atlantique ont esquivé l’essentiel, c’est à dire la spéculation financière. Logiquement, la certitude s’en est suivie qu’une nouvelle crise allait immanquablement survenir, argument martelé afin que les banques centrales s’y préparent en se redonnant des marges de manœuvre. Nous en sommes là.

Les manipulations téléguidées du marché obligataire

L’anonymat du marché est une convenance bien utile qui permet de ne pas identifier les acteurs de tel ou tel événement financier important à propos duquel la discrétion s’impose. Notamment lorsque le marché – ou les marchés, au choix – tonne de sa grosse voix pour punir les récalcitrants à une politique de désendettement appelant à être courageux. Précision qui a son importance : font preuve de courage ceux qui imposent cette politique et non pas ceux qui en subissent les effets.